La flexisécurité à la française

L'accord du syndicat CFE-CGC permet de valider le projet sur la modernisation du marché du travail...

Pendant la négociation, les syndicats avaient identifié plusieurs "points durs" notamment :

-la période d'essai proposée par le patronat leur semblait trop longue
-au CDI de mission, ils préféraient un CDD très encadré
-l'homologation par les prud'hommes et non par le directeur départemental du travail de la rupture dite à l'amiable.
-Ils jugeaient aussi nécessaire que les droits acquis au titre du droit individuel à la formation (DIF) soient maintenus à 100 % et non à 50 %, comme prévu initialement.
-Enfin, ils voulaient absolument une revalorisation substantielle de l'indemnité de licenciement.

Ils ont obtenu gain de cause pour le CDD à terme incertain et la "portabilité" du DIF, et ont limité l'allongement de la période d'essai. Mais ils ont dû accepter à la fois un nouveau contrat de travail différent du CDI, un nouveau mode de rupture du CDI "à l'amiable", et se sont vu refuser l'homologation par les prud'hommes.

Cet accord instaure une sorte de "flexisécurité"... Est ce pour vous une voie vers la modernisation indispensable ? Un risque de précariser encore plus l'ouvrier ou une avancée pour les travailleurs ?

Bonsoir,

J'ai eu l'occasion de voir un court reportage sur la "flexisécurité" au Danemark.

Le système fonctionne très bien. Les personnes concernées semblent en être satisfaites. Les périodes de chômage sont mieux indemnisées.

Pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas en France ?

Peut être une mentalité à changer ?

Il faut également prendre en compte la différence de population entre la France et le Danemark (en chiffre je précise)

le danemark est un pays plus petit et très syndicalisé. leur système est difficilement exportable

Tant qu'en France les gens ne comprendront pas l'intérêt des syndicats dans la défense de leur droit.... il sera dur pour ces derniers de faire valoir leurs revendications sans un appui de représentation...

Après comme on l'a abordé en cour, le problème c'est un syndicat agit pour un intérêt individuel dans un ensemble collectif mais les revendications obtenues en tant qu'elles s'appliquent à l'ensemble des salariés d'une branche par exemple, les gens se disent pourquoi adhérer vu qu'ils bénéficient quand mêmes de ces revendications obtenues...

ticket gratuit?

Ouais enfin en france le système syndical c'est proche de la cata quand même...

J'espère qu'il y aura d'ailleurs une réforme des syndicats prévue d'ici 5 ans pour qu'ils puissent enfin représenter quelqu'un à part eux mêmes ou les partis d'extrème gauche.
Pas étonnant qu'ils ont peu d'adhérents et n'aboutissent jamais à des accords avec le patronat.

Il faudrait réglementer leur financement aussi, qu'ils soient financés à majorité par leurs adhérents et non par l'Etat. Ca les obligerait à devenir plus responsables qu'aujourd'hui.

Ainsi ils seraient plus crédibles et il y aurait un meilleur partenariat avec patronat. Et c'est toute la chaîne de l'emploi, de l'adaptabilité et de la réinsertion qui semblerait plus efficace.

D'ailleurs je trouve étonnant qu'on ne prenne pas plus souvent l'avis d'économistes comme Jacques Marseille sur la question.

C'est historique en France cette faible représentativité.. à l'heure de gloire du syndicalisme si mes souvenirs sont bons ils représentaient 30% non ou un peu plus ?

Bref l'obstavle à surmonter c'est changer la mentalité des français face au syndicalisme.. et c'est pas gagné !

Moi je dirais qu'il faudrait enfin que les Français tournent la page du communisme et du socialisme pur et dur et qu'ils se tournent comme tous nos amis européens vers la social-démocratie et le libéralisme.
Qu'on arrête de leur mentir, de leur faire des promesses...
( d'ailleurs notre Président mentait quand il se comportait comme le candidat du pouvoir d'achat, comme si ça se décrétait d'un coup la croissance. Mais quel candidat pourrait se faire élire sur un programme de rigueur ?)

De toute façon, on a pas le choix, c'est inéluctable.Plus on temporise plus dure sera la chute.
Ce changement de mentalité devra se faire par les syndicats, l'éducation par exemple.

C'est sûr que c'est pas gagné...surtout quand on voit la CGT se comporter dans le cas des controleurs aériens de Paris, c'est scandaleux et irresponsable. A croire qu'ils ne ratent pas une occasion pour se discréditer.

Xavier Bertrand a beaucoup de boulot sans parler de Xavier Darcos et Valérie Pecres...
On a le temps de la voir arriver cette "flexisécurité"...

jerome a écrit:Tant qu'en France les gens ne comprendront pas l'intérêt des syndicats dans la défense de leur droit....

C'est peut-être parce que dans tous les domaines où les syndicats seraient utiles, partout où il y a des métiers pénibles et peu payés, les travailleurs français ont déjà été remplacés par leurs patrons par des immigrés, non ?

L'immigration, fut-elle choisie, est l'arme antisyndicale par excellence. Elle permet de peser à la baisse sur les salaires, la protection sociale et le taux de syndicalisation. C'est pour ne plus être prisonnier de la CGT que le CNPF (ancêtre du Medef) a réclamé des immigrés à corps et à cris dans l'industrie dès les années 70.

(je sais, ça ne fait pas plaisir à entendre, mais c'est la stricte vérité - hélas)