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Le commentaire de document historique

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Le commentaire de document historique Empty Le commentaire de document historique

Message par admin Jeu 21 Aoû 2008 - 14:42

I/ Qu'est-ce qu'un commentaire de document historique ?

A/ Un genre hybride.

Le commentaire de document historique, comme la dissertation, est une épreuve de type scolaire s'inscrivant dans le contrôle des connaissances : à ce titre, il s'agit de vérifier un savoir, de tester une réflexion, d'apprécier des qualités d'expression écrite ou orale. Mais, tandis que la dissertation vise surtout à mettre en valeur des qualités de synthèse, le commentaire est un exercice de critique historique, fondé sur la démarche analytique. En ce sens, il s'agit d'une technique formatrice, véritable initiation au métier d'historien. Cette double vocation du commentaire (vérification des connaissances, apprentissage d'une méthode) fait sa difficulté - à quoi s'ajoute l'ambiguïté de notre discipline, qui prétend à la rigueur d'une discipline scientifique sans renier ses origines littéraires.

B/ Une triple exigence.

Il en découle une triple exigence : expliquer, critiquer, exposer.

1/ Expliquer.

C'est à dire éclaircir ce qui est obscur (mais rien que cela), en apportant des éléments d'explication nécessaires (et suffisants) à une meilleure compréhension du document. Il peut s'agir d'éléments de terminologie, afin de définir ce qu'il y a derrière certains vocables vieillis ou appartenant à un langage spécialis. Il peut s'agir du contenu historique de l'information, en précisant le sens d'une date, d'un événement, d'un épisode, d'un personnage, auquel le texte fait allusion.
Autrement dit, il faut faire en sorte que le document "parle" plus et mieux. A vous lire, on doit avoir l'impression d'une information plus riche et plus claire. Toute copie qui, en définitive, en dit moins que le texte, ou le dit moins bien, c'est à dire moins clairement, est un échec.

2/ Critiquer.

C'est à dire passer au crible la masse des renseignements fournis par le document pour ne retenir que l'information utile. Ce travail de tri et de mise en valeur comporte à la fois :
- une vérification selon les règles de la méthode critique (authenticité, cohérence, crédibilité...)
- une hiérarchisation de l'information (du controuvé à l'essentiel, en passant par le secondaire et l'anecdotique.
- une sélection en fonction de la problématique de départ (un renseignement "faux" peut, volontairement ou non, être plus significatif qu'une information "juste" mais anecdotique.
Il faut donc traiter le document comme une source et montrer ce qu'il apporte à notre connaissance d'un problème historique. A vous lire, on doit avoir une impression d'enrichissement dans la compréhension du passé.

3/ Exposer.

C'est à dire transmettre vos résultats, faire accepter votre interprétation par le lecteur, lequel est supposé (c'est la loi du genre) n'être pas un spécialiste mais "l'honnête homme", qui a des lumières de tout, et qui est donc parfaitement capable de vous comprendre si vous savez être clair. Pour cela, il vous faudra :
- une expression française claire. En histoire, le français n'est pas moins nécessaire qu'en lettres, afin, tout simplement, d'être compris du lecteur. D'où l'importance d'une langue grammaticalement correcte et d'un vocabulaire adéquat, c'est à dire non équivoque et approprié à la problématique tout en refusant le jargon à la mode.
- une argumentation convaincante, c'est à dire solidement charpentée et avec des articulations logiques évidentes.
L'idéal serait ainsi de joindre à l'élégante rigueur d'une démonstration mathématique le talent du peintre ou du romancier, capables de restituer la densité et la saveur du vécu. A vous lire, on doit avoir l'impression que, grâce à vous, le document est devenu une clef pour un passé immédiatement tangible.

II/ Bien réussir le commentaire.

A/ Travail préparatoire.

Avant même de litre le document, il faut s'interroger sur le type du document (iconographique, cartographique, texte), sur l'auteur, sur la date et le contexte historique évoqué, la destination du texte (convaincre, édicter une mesure ou plaider une cause), sur la portée réelle du texte et sur son interprétation historique (lorsque le texte se situe dans de grands débats historiographiques).

1/ Bien lire le document.

Le document doit être examiné avec attention, sans idée préconçue. S'il s'agit d'un texte, il faut d'abord le lire plusieurs fois. Une première fois d'un oeil naïf, vous vous contenterez de découvrir le texte dans toute sa fraîcheur, en vous libérant de toutes connaissances et sans vous laisser influencer par quelque arrière pensée, suggérée notamment par le titre (toujours partiel, souvent trompeur). historiographiques).Au cours d'une deuxième lecture, faite stylo en main, vous soulignerez les principales articulations du texte, afin d'en dégager le plan. Vous noterez les mots qui font problème, les personnages dont il faut préciser l'action, les situations historiques qu'il faudra analyser et expliciter.

2/ Classer l'information.

A ce moment du travail, il peut être utile de résumer tout ou partie du texte afin d'en dégager les principaux centres d'intérêt. Souvent, il y a avantage à classer l'information et les points qui font problème, sous forme d'un tableau qui permettra de rapprocher ou d'opposer certains thèmes. C'est aussi le moment de procéder à un traitement graphique ou cartographique, souvent utile, et toujours indispensable s'il s'agit d'un document de type statistique. Mais, il va de soi que, sauf en ce dernier cas, il n'y a pas à intéger dans la présentation finale ces esquisses préliminaires qui ne sont que des brouillons destinés à éclaircir vos idées.

3/ Elaborer le plan détaillé.

A ce stade, on a dégagé la problématique, on est donc en mesure de rédiger l'introduction et d'élaborer le plan détaillé. A cet effet, il sera bon de prévoir une feuille pour chaque partie ou sous-partie, et de réserver des blancs pour d'éventuelles additions. On repèrera par un système de numérotation ou de couleur les différents passages qu'il faudra citer, en se souvenant qu'il vaut mieux plusieurs citations courtes plutôt qu'un long extrait.

Une fois ce travail préparatoire achevé (qui peut demander selon les cas un tiers à la moitié du temps disponible, on relit le texte afin de vérifier qu'aucun point important n'a été oublié, puis on passe à la rédaction définitive.

B/ Quelques écueils à éviter.
1/ La paraphrase.

Elle consiste à redire sous une autre forme (généralement pire : confuse et verbeuse) ce que le document disait déjà de lui-même à l'état brut, sans lui apporter aucun enrichissement explicatif, aucun éclairage critique. Elle est particulièrement fréquente dans les documents statistiques ou graphiques : ainsi, un commentaire d'une courbe du genre "ça monte puis ça descend, on voit qu'il y a un creux telle année, etc..." reste de la paraphrase.

2/ La dissertation.

Elle consiste à prendre le texte comme prétexte pour réciter ce que l'on sait sur le sujet (ou plutôt, en général, ce que l'on croit être le sujet à la suite d'un rapide coup d'oeil, parfois limité au seul titre du document).

3/ La dissertation-paraphrase.

Cas le plus fréquent, il s'agit alors d'une dissertation à propos du texte, avec de temps en temps référence au document sous forme d'une citation, généralement trop longue et sans aucune explication critique, quand il ne s'agit pas d'une vague allusion du type "comme dit le texte". En apparence, il y a progrès par rapport à la simple paraphrase ou à la pure dissertation. En fait, au lieu de considérer le texte pour son témoignage spécifique, on ne cherche qu'à en tirer des exemples pour illustrer un développement en soi. Au mieux, l'exemple est bien choisi et convient à la démonstration, mais le texte est oublié pour tout le reste. Le plus souvent, comme le document n'a pas été l'objet d'un effort d'explication critique, son interprétation est superficielle ou même franchement erronée, si bien que l'exemple en question lui fait dire ce qu'il ne dit pas, voire le contraire de ce qu'il dit, ce qui est évidemment le pire des péches en la matière.

III/ La rhétorique du commentaire.

A/ Le plan

Il n'y a pas de plan type. Chaque texte a une spécificié, qui commande la manière de l'aborder, à plus forte raison s'il s'agit d'un document graphique. On n'étudie pas de la même manière un document de la pratique (un acte législatif, un registre, un acte notarié, etc...) ou un document subjectif (des mémoires, un pamphlet...) ; ou bien un document brut et un document résultant lui-même d'un élaboration plus ou moins poussée (comme des statistiques, des courbes, des graphiques, élaborés postérieurement par des historiens).
Mais il doit y avoir un plan, solidement charpenté par une logique interne qu'il convient de faire apparaître matériellement au moins au niveau des grandes articulations (par des retours à la ligne entre les paragraphes, des blancs entre les sous-parties, et éventuellement des étoiles entre les parties). A l'oral, le plan doit être inscrit au tableau avec indication des parties et des sous-parties.

B/ L'introduction.

Règle d'or : elle doit être aussi courte que possible (une page au maximum), car l'essentiel c'est le document et ce que vous en tirerez. Mais il doit y en avoir une, qui réponde à cette double exigence : introduire au sujet, introduire à votre commentaire.

1/ Introduire au sujet.

La démarche est triple, et vise à :

- Amener le sujet. Cela suppose qu'il n'est pas connu par avance par le lecteur, d'où la nécessité d'une "entrée en matière" au bout de laquelle vient l'énoncé du sujet (normalement le titre du document). Cette vieille règle de rhétorique scolaire tombe lentement en désuétude, mais la prudence commande de s'y conformer.
- Présenter le document, à savoir :
. Le situer dans l'espace et le temps (sans pour autant réciter tout un cours sur le "contexte historique) : il ne faut retenir que ce qui est indispensable à la compréhension du texte et que vous n'aurez pas l'occasion d'évoquer dans le commentaire même.
. Préciser sa nature et rappeler ce qu'il faut savoir de son auteur, surtout si celui-ci est peu connu (attention à ne retenir de la vie de l'auteur que ce qui aide à expliquer le document. Tout le reste est hors-sujet). Lorsque le document est confus, obscur, mal bâti - et uniquement dans ce cas - il peut être utile de procéder à l'analyse (héritage des méthodes et de l'esprit chartiste et pratique coutumière des normaliens) : un résumé précis du texte peut se révéler efficace pour mettre en valeur l'essentiel de la substance historique. En revanche, losque le texte est court et clair, l'analyse, même bien faite, prend des allures de paraphrase qu'il vaut alors mieux éviter.
. Dégager la problématique. C'est le moment clef de l'introduction dont dépendra toute la suite. Quelles sont les idées directrices du texte, quelles questions amènent-elles à se poser, quels problèmes historiques permettront-elles d'éclairer ? Toute introduction doit reposer sur une série de questions auxquels la suite de la copie tentera de donner une réponse.

2/ Introduire à votre commentaire.

Il s'agit de préciser quelle sera votre démarche pour répondre à la problématique. C'est donc ici le lieu d'annocer votre plan et de justifier vos choix en fonction du temps dont vous disposez et de l'importance que vous attribuez à tel ou tel aspect du sujet (car on ne peut jamais tout développer, mais encore faut-il préciser pourquoi on peut être amené à négliger tel ou tel point.
L'annonce du plan doit être formulée clairement, sous une forme impersonnelle et affirmative. Le lecteur doit, à la première lecture, avoir clairement votre plan à l'esprit.

C/ Le développement.

C'est ce qui dépend le plus de la spécificité du document. Schématiquement, il y a deux méthodes, donnant trois grands types de plan.

1/ La mauvaise méthode.

Construire le commentaire en deux phases successives, correspondant aux deux démarches définies plus haut : expliquer (éclaircir ce qui est obscur), critiquer (dégager l'information utile). D'où un plan en deux parties, correspondant, pour la première à l'explication détaillée, et pour la seconde à l'analyse de la portée historique. Le risque de ce type de plans est double : faire de la paraphrase suivie d'une dissertation ou tomber dans les répétitions, le même problème étant abordé à deux reprises.

2/ La bonne méthode.

Mener de front l'explication et la critique en examinant le texte point par point : on cite (avec précision et concision), on explique (ce que le texte veut dire), on critique (vérification et hiérarchisation de l'information), et l'on dégage immédiatement l'intérêt. Mais cela peut se faire de deux manières et donner lieu à deux types de plans :
- en suivant le texte pas à pas, ce qui est tout à fait indiqué dans le cas d'un texte construit avec une grande rigueur, dont il serait absurde de briser le cheminement logique.
- en regroupant les informations par thèmes, ce qui s'impose notamment le cas d'un texte désordonné, avec de multiples répétitions, ou s'il s'agit d'un montage de plusieurs documents (qu'il ne faut pratiquement jamais étudier l'un après l'autre), ou, bien sûr, si le document n'est pas un texte, mais un graphique, une carte, une gravure....

Ces schémas n'ont d'autre valeur qu'indicative. Toutes les combinaisons sont possibles, à condition qu'elles aient un rapport logique avec le document et une cohérence interne.

D/ La conclusion.

Ce n'est pas un résumé mais un bilan : à l'actif, les principaux renseignements livrés pas le document ; au passif, ses silences, ses erreurs, ses mensonges. Ainsi pouvez-vous, en revenant aux questions posées en introduction, montrer en quoi, et dans quelles limites, le document que vous avez étudié, permet de mieux comprendre un problème historique. Ainsi, ce bilan vous permet, tout en répondre à la problématique, de dégager l'intérêt du texte.
Ensuite, il n'est pas inutile en conclusion de dégager la portée du document (en particulier s'il s'agit d'un texte normatif, programmatique ou autobiographique, par exemple) : quelle en fut la réception et la postérité ? Quels en furent les éventuels prolongements ? A défaut, toute solution d'un problème débouchant nécessairement sur de nouvelles questions, il ne sera jamais reproché de clore la copie en ouvrant à l'enquête historique de nouveaux horizons, suggérés par le thème abordé. N'y a-t-il pas, d'ailleurs quelque déraison à imaginer, en histoire, autre point final que le point d'interrogation ?

Source : Colon David professeur agrégé d'histoire

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